Le bal paré-masqué est un élément majeur de la culture carnavalesque en Guyane. Il se déroule dans un cadre temporel défini, de l’épiphanie au mercredi des cendres et dans un lieu spécifique, le dancing appelé « université ». Au cours de ces soirées, des règles prédéfinies ordonnancent les relations entre les cavaliers et les cavalières, la musique, la manière de danser, les déplacements, les consommations.
Son évolution a été marquée par une adaptation progressive à une société en constante mutation.
Le personnage central du carnaval est le touloulou. Quel qu’en soit le genre, ce nom est attribué au carnavalier déguisé et masqué afin de préserver l’anonymat. Il évolue dans les rues et les soirées en salle.
À l’origine de ces bals carnavaliers et carnavalières étaient tous déguisés et masqués. Ils dansaient sur la piste qui leur était exclusivement réservée, au rythme endiablé de la musique dédiée au carnaval et aux déhanchements provocateurs.
L’après-guerre, la seconde, a marqué cette manifestation festive d’un tournant déterminant dans ses fondamentaux. La femme, uniquement, s’est arrogée le droit de se parer-masquer et d’inviter l’homme à danser. Le touloulou s’est ainsi féminisé.
Une variante « le tololo » est apparue en 1988 à l’initiative de trois couples, dans le but de « rendre la politesse aux touloulous ». Cette nouvelle forme festive a conservé du bal paré-masqué ses codes n’en modifiant qu’un : l’homme déguisé et masqué a, lui seul, le droit d’inviter la cavalière à danser.
Pendant la période carnavalesque, une soirée Tololo était organisée dans un cadre privé, le vendredi gras. Depuis deux décennies, elles sont hebdomadaires et publiques. Les soirées tololo rivalisent avec les bals parés-masqués traditionnels. Elles ont de plus en plus de succès auprès des nouvelles générations.