
- Neuf
Plongez dans l'âme intacte d'une poésie authentique, témoin d'une époque et d'une jeunesse révoltée. Entre souvenirs, tendresse et histoire, chaque vers résonne comme un écho du passé.
Je n’ai, par rapport aux poèmes initiaux, apporté aucune retouche, car, pour moi, un poème publié ne devrait plus être modifié pour ne point trahir les effets de sa spontanéité émotionnelle. Ce sont là des poèmes d’enfance, de tendresse, d’amour et de souvenirs de révolte. Non. Je n’ai pas voulu les réécrire pour ne point trahir ni détruire les souvenirs du musée de ma juvénile passion. Il y a cependant un léger changement apporté à mes poèmes par rapport à l’édition de 1955 : j’y ai ajouté paresseusement, comme si j’avais encore vingt ans, les quelques chants-poèmes de jeunesse qui avaient échappé au feu, et enfin, pour faciliter le travail des professeurs, des chercheurs et des critiques littéraires, chaque poème porte désormais un titre [... ] Ces poèmes, grâce auxquels on découvre et on connaît un peu plus la vie des Congolais du Moyen-Congo d’autrefois, présentent incontestablement aujourd’hui un intérêt historique indéniable [... ] Il nous faut cependant rappeler ici, pour l’histoire du Congo, que Premier Chant du Départ a été le deuxième livre – le premier recueil de poèmes publié par un Congolais après le récit La légende de M’Pfoumou Mamazono du sénateur Jean Malonga, doyen incontesté des Lettres Congolaises, tandis que paraissait, à l’extrême fin de décembre 1955, Le mauvais sang, recueil de poèmes de Gérald Félix-Tchicaya plus connu depuis lors sous le nom de Tchicaya U Tam’si. Il convient également de signaler que Premier Chant du Départ fut aussi le premier prix que remportât un Congolais sur le plan littéraire.