Naufragés de Tromelin contre-enquête

Ni archéologue ni historien, lorsqu’il débute cette enquête sur le sort des rescapés de L’Utile à Tromelin, l’auteur est uniquement intéressé par les conditions de survie d’un groupe de naufragés sur une île déserte. Il aborde donc en néophyte les questions relatives aux sources écrites et à leur critique, ainsi qu’à l’interprétation des découvertes réalisées par les archéologues sur l’îlot de Tromelin, dans le cadre de quatre campagnes de fouilles menées en 2006, 2008, 2010 et 2013, à l’initiative du Groupe de recherches en archéologie navale (GRAN) avec l’appui notamment de l’Inrap et de l’Unesco. Au fil de son enquête, Olivier Fontaine-Kermarrec parvient à mettre en œuvre des sources et à produire toute une série de données qui viennent largement semer le doute sur le discours du GRAN à propos des naufragés de L’Utile. Dès lors une question se pose : comment une opération archéologique effectuée sur plusieurs années, à grand renforts de budgets publics, avec des moyens considérables et la coopération de l’Inrap et de l’Unesco, a-t-elle pu produire des résultats si peu conformes à ce qu’on serait en droit d’attendre d’une mission qui se voulait scientifique ? 

L’Utile : navire envoyé traiter des esclaves à Madagascar en 1761 pour les ramener aux Mascareignes et qui s’échoue sur l’îlot de Tromelin la même année avec plus d’une centaine de captifs à bord. Quinze ans plus tard, après plusieurs essais infructueux, les dernières personnes vivant sur l’îlot sont récupérées par la corvette La Dauphine