Ce dernier roman de Joël Roy nous entraîne…
Ce que trouvera le lecteur dans les pages qui suivent, ce sont des histoires de femmes. C’est surtout l’histoire d’une femme, porteuse et passeuse d’un destin qui est, selon la conviction de sa grand-mère putative, une pirogue sur le fleuve qui ne peut jamais retourner à son point de départ mais qui n’arrive nulle part… sauf, peut-être, à la mer où elle se perd. Destin fatal ? Vie gâchée ? Non pas. Mais un combat, assurément. Il faut combattre un environnement résistant à la pénétration, il faut batailler contre la dureté des hommes, il faut résister parfois à son homme même, il faut fuir pour survivre… Extrait de l'avant-propos.
L'auteur attirera notre attention :
Cette vie racontée doit être acceptée par le lecteur, la lectrice, comme le témoignage de cette femme même, bien au-delà de l’interprétation par un œil occidental fasciné par des liens obscurs avec une nature indomptée, le culte des ancêtres et la vie quotidienne au plus près de ceux-ci, la crainte des mauvais esprits ou la gestion de la cohabitation de l’âme et du corps, parfois problématique. Tous ces phénomènes ne peuvent être considérés par un esprit occidental qui se voudrait rationnel et cartésien comme des superstitions d’un autre âge, au mieux comme de l’exotisme accompagné de son gentil folklore.